Les taux de braconnage des éléphants sont restés pratiquement inchangés en 2014

Mise à jour le 12 janvier 2021

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Les taux de braconnage des éléphants sont restés pratiquement inchangés en 2014

Le Programme MIKE de la CITES montre que les populations d’éléphants continuent de diminuer en
raison du maintien des niveaux de braconnage

Des progrès positifs en Afrique orientale, mais une détérioration de la situation en Afrique centrale et en Afrique de
l’Ouest. Adoption des premières procédures pour le respect de la Convention

Genève / Kasane, le 23 mars 2015 - Selon les derniers chiffres publiés par le Programme CITES sur le suivi de l’abattage illégal des éléphants, communément appelé MIKE, le niveau global du braconnage des éléphants sur les sites suivis demeure pratiquement inchangé en 2014 par rapport à l’année précédente. Les taux de braconnage dépassent encore les taux de croissance naturelle des populations d’éléphants, ce qui signifie qu’une baisse continue du nombre d’éléphants est probable.

Les derniers chiffres du programme MIKE de la CITES, présentés aujourd’hui lors du Sommet sur l’éléphant d’Afrique à Kasane (Botswana), ne montrent pas d’augmentation des tendances globales du braconnage en 2014, les niveaux ayant diminué depuis le pic de 2011, puis s’étant stabilisés. Toutefois, le taux d’abattage global dépassant le taux de natalité naturel, les tendances du braconnage restent bien trop élevées et à un niveau qui ne peut être durable.

 « La survie des populations d’éléphants d’Afrique continue à être directement menacée, en raison des hauts niveaux de braconnage pour leur ivoire, notamment en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest où la situation semble s’être détériorée. Nous constatons toutefois certains progrès encourageants dans certaines régions d’Afrique de l’Est où les tendances générales du braconnage ont diminué, ce qui nous montre à tous ce qu’un effort soutenu et collectif peut rendre possible », a déclaré John E. Scanlon, Secrétaire général de la CITES.

La CITES a identifié les 22 pays les plus fortement impliqués dans le commerce illégal de l’ivoire. Ils sont classés en tant que pays de « préoccupation principale » (huit Parties), pays de « préoccupation secondaire » (huit Parties) et pays « méritant d’être suivis » (six Parties). Le Comité permanent de la CITES a invité 19 d’entre eux à élaborer et mettre en œuvre des plans d’action nationaux pour l’ivoire (PANI).

Le Comité permanent de la CITES a recommandé la semaine dernière à toutes les Parties de suspendre le commerce des espèces CITES avec la République démocratique du Congo, la République démocratique populaire lao et le Nigeria, ces pays n’ayant pas soumis leur plan d’action national pour l’ivoire au Secrétariat de la CITES dans le délai indiqué par le Comité permanent.

 « L’élan généré ces dernières années se traduit par des efforts plus approfondis et plus intenses pour lutter en première ligne contre cette criminalité, là où cela est le plus nécessaire - grâce aux services de police et de douane, depuis le terrain jusqu’aux marchés illicites - et le renforcement de cet effort en première ligne nous donne à croire que si nous persistons et intensifions encore cette volonté collective, nous allons inverser les tendances du braconnage dévastateur observées au cours de la dernière décennie », a ajouté M. Scanlon.

Niveaux de braconnage des éléphants en Afrique de 2002 à 2014

Figure 1. Tendances du braconnage des éléphants en Afrique, avec des intervalles de confiance à 95 %. Les niveaux du braconnage (PIKE) dépassant la ligne horizontale de 0,5 (c.à.d. où il est estimé que la moitié des éléphants trouvés morts ont été tués illégalement) ne sont vraisemblablement pas durables. Le nombre de carcasses sur lequel est basé le graphique est précisé en bas de la figure.

Commentant les derniers chiffres, Julian Blanc, responsable du programme MIKE, a déclaré : « Les données transmises par les États de l’aire de répartition des éléphants nous permettent de fournir la seule mesure disponible, objective et quantitative, des niveaux de braconnage à travers l’Afrique. Cela est possible grâce au soutien financier de l’Union européenne au programme MIKE, et nous lui en sommes très reconnaissants. Ces tendances du braconnage soulignent la nécessité de redoubler d’efforts afin de réduire le problème en s’attaquant à la demande d’ivoire illégal, en renforçant la gestion et en assurant des moyens d’existence durables aux personnes qui vivent proches des éléphants ».

Figure 2. Tendances sous-régionales des niveaux de braconnage (PIKE), avec des intervalles de confiance à 95 %. Le nombre de carcasses sur lequel est basé chaque graphique est mentionné en bas de chaque figure.

Des sites tels que Bangassou (République centrafricaine), Garamba (République démocratique du Congo), Niassa (Mozambique), Pendjari (Bénin) et Selous-Mikumi (République-Unie de Tanzanie) restent particulièrement préoccupants. D’autre part, d’importantes baisses des niveaux de braconnage ont été signalées à Caprivi (Namibie), Chewore (Zimbabwe), Meru, Samburu et Laikipia (Kenya), Ruaha-Rungwa (République-Unie de Tanzanie), et South Luangwa (Zambie).

Plans d’action nationaux CITES pour l’ivoire (PANI)

Les plans d’action nationaux pour l’ivoire (PANI) constituent l’outil utilisé par la CITES dans 19 de ces 22 pays pour renforcer le contrôle du commerce et des marchés de l’ivoire, et aider à lutter contre le commerce illégal de l’ivoire. Chaque plan décrit les mesures urgentes que la Partie à la CITES s’engage à prendre - notamment les mesures en matière de législation, de lutte contre la fraude et de sensibilisation, le cas échéant - ainsi que les calendriers et jalons définis pour la mise en œuvre.

La liste complète des pays concernés ainsi que des informations détaillées sur le processus des PANI sont disponibles sur /fra/niaps.

Contexte du programme MIKE

Le programme de la CITES pour le suivi de l’abattage illégal des éléphants, communément appelé programme MIKE (Monitoring the Illegal Killing of Elephants), a été établi par la Conférence des Parties (CoP) à sa 10e session (Harare, 1997), conformément aux dispositions de la résolution Conf. 10.10 (Rev. CoP16 ) sur le commerce des spécimens d’éléphants. Le programme MIKE est géré par le Secrétariat de la CITES sous la supervision du Comité permanent de la CITES. Depuis ses débuts en 2001, la mise en œuvre du programme MIKE en Afrique a été possible grâce à l’appui financier de l’Union européenne.

Le programme MIKE vise à informer et à améliorer les prises de décisions sur les éléphants, en mesurant les tendances des niveaux d’abattage illégal des éléphants, en identifiant les facteurs associés à ces tendances, et en renforçant les capacités en matière de gestion des éléphants dans les États de l’aire de répartition. Le programme MIKE fonctionne sur un large échantillon de sites répartis dans toute l’aire de répartition des éléphants, dans 30 pays d’Afrique et 13 pays d’Asie. Quelques 60 sites sont désignés en tant que sites MIKE en Afrique - et accueillent ensemble environ 30 à 40 % de la population d’éléphants du continent – et 27 sites sont désignés en Asie.

Note aux rédacteurs : Pour plus d’informations, veuillez contacter Juan Carlos Vasquez au +41 22 917 8156 ou [email protected].

Au sujet de la CITES

Avec 180 États membres, la CITES reste l’un des instruments les plus puissants au monde pour la conservation de la biodiversité par la réglementation du commerce de la faune et de la flore sauvages. Des milliers d’espèces font l’objet d’un commerce international et sont utilisées par l’homme dans sa vie quotidienne pour se nourrir, se loger, se soigner, ainsi que pour l’écotourisme, les cosmétiques ou la mode.

La CITES règlemente le commerce international de près de 35 000 espèces de plantes et d’animaux, y compris de leurs parties et produits, assurant leur survie dans la nature au bénéfice tant des populations locales qui conservent ainsi leurs moyens d’existence, que de l’environnement mondial. Le système de permis CITES a pour but de veiller à ce que le commerce international des espèces inscrites aux annexes de la CITES soit durable, légal et traçable.

La CITES a été signée à Washington D.C. le 3 mars 1973.

Pour en savoir plus sur la CITES, veuillez consulter www.cites.orgou les pages suivantes :

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