Groupe de discussion de haut niveau: "Le braconnage et le trafic illégal des espèces sauvages – Un crime pluridimensionnel et un défi croissant pour la communauté internationale"

Mise à jour le 12 janvier 2021
Manifestation parallèle de l’Assemblée générale des Nations Unies
organisé par l’Allemagne et le Gabon, New York, 26 septembre 2013
 
Remarques d’ouverture du modérateur de la séance, John E. Scanlon, Secrétaire général de la CITES
 
Excellences, distingués invités, chers collègues
 
Au nom des deux coprésidents, l’Allemagne et le Gabon, je vous souhaite une chaleureuse bienvenue à la discussion de haut niveau de cet après‑midi. Je serai votre modérateur.
 
J’imagine que chacun d’entre vous ici, aujourd’hui, a vu les images édifiantes des éléphants et des rhinocéros massacrés pour leur ivoire et leurs cornes – une scène de crime tragique qui se répète maintenant tous les jours dans toute leur aire de répartition.
S. E. M. Ali Bongo Ondimba, Président de la République du Gabon,
s’adressant à la manifestation parallèle de l’Assemblée générale des
Nations Unies
Ce que ces images ne révèlent pas, c’est l’impact profond du braconnage et du trafic illégal sur les moyens d’existence des peuples, les économies nationales et la sécurité nationale et régionale.
 
Elles ne révèlent pas non plus le visage des criminels, appartenant à des groupes organisés et à des milices rebelles, qui orchestrent cette activité illégale – dont ils retirent des profits considérables aux dépens des populations locales, en blanchissant l’argent illégalement obtenu grâce à leur myriade d’activités criminelles.
 
En mars de cette année, les Parties à la CITES se sont réunies à Bangkok et ont tourné les projecteurs sur la flambée perturbante du commerce illégal des espèces sauvages que nous connaissons aujourd’hui – en particulier de l’éléphant et du rhinocéros – ainsi que sur les menaces réelles et immédiates qui se posent aux espèces sauvages et aux populations humaines.
 
À Bangkok, nous avons été témoins d’un niveau de coopération sans précédent et un ensemble de décisions fortes ont été adoptées par consensus sur la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, concernant aussi bien la demande que l’offre.  
 
À la lumière des discussions de ce jour, il ressort deux conclusions principales de Bangkok:
 
  • nous savons ce que nous devons faire – la question est de savoir si nous allons le faire. Pour cela, il faudra un appui politique au plus haut niveau, des capacités techniques de lutte contre la fraude renforcées et un accès à un financement additionnel.
  • La lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages dépasse les capacités d’une seule agence, d’un seul pays ou d’une seule région – elle nécessite un effort collectif.
 
C’est dans ce contexte que nos coprésidents – l’Allemagne et le Gabon – ont organisé cette discussion de haut niveau, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, pour aborder la nature pluridimensionnelle de cette activité illégale, les défis qu’elle pose à la communauté internationale et les meilleurs moyens, pour le système des Nations Unies, de réagir.
 
Les coprésidents souhaitent une discussion franche où différents points de vue et différentes perspectives seront partagés, à la fois sur la nature du défi et sur la marche à suivre.
 
Pour entamer le débat, nous avons un groupe particulièrement remarquable.
 
Après avoir écouté le groupe, nous donnerons la parole aux participants.
 

Groupe de discussion et déclarations
 
S. E. M. Ali Bongo Ondimba, Président de la République du Gabon (voir déclaration)
 
S. E. M. Guido Westerwelle, Ministre fédéral des affaires étrangères de la République fédérale d’Allemagne (voir déclaration)
 
S. E. M. Jan Eliasson, Secrétaire général adjoint des Nations Unies (voir déclaration)
 
M. James P. Leape, Directeur général du Fonds mondial pour la nature (WWF).
 

 
Interventions
 
Des interventions ont été faites par:
 
  • S. E. M. Jakaya Mrisho Kikwete, Président (Tanzanie)
  • S. E. M. Moussa Faki, Ministre des affaires étrangères (Tchad)
  • S. E. M. William Hague, Secrétaire d’État aux affaires étrangères et du Commonwealth (Royaume-Uni)
  • S. E. M. Jean-Pascal Labille, Ministre de la coopération au développement (Belgique)
  • S. E. M. Bård Vegar Solhjell, Ministre de l’environnement (Norvège)
  • S. E. Mme Patti Londoño Jaramillo, Vice-Ministre des affaires multilatérales (Colombie)
  • S. E. Mme Pornprapai Ganjanarintr, Directrice générale, Département des organisations internationales, Ministère des affaires étrangères (Thaïlande)
  • S. E. Mme Kerri-Ann Jones, Secrétaire d’État adjointe pour les océans et les affaires environnementales et scientifiques (OES), Département d’État (États‑Unis d’Amérique)
  • M. Yuri Fedotov, Directeur exécutif, Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)
  • M. Ibrahim Thiaw, Directeur exécutif adjoint et Secrétaire général adjoint de l’ONU, Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)
  • S. E. M. Ahmad Allam-Mi, Secrétaire général de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC)

 
Remarques de conclusion du modérateur
 
La discussion d’aujourd’hui a été passionnante.
 
Ce qui est extrêmement clair, M. le Président, Monsieur le Ministre, c’est qu’il y a un appui total à l’esprit de leadership montré par l’Allemagne et le Gabon en portant cette question d’importance critique aux marges de l’Assemblée générale des Nations Unies.
 
Toutes les interventions que nous avons entendues cet après‑midi ont soutenu l’opinion des membres du Groupe de discussion, à savoir que la gravité du braconnage et du trafic illégal d’espèces sauvages que nous connaissons aujourd’hui est une menace réelle et immédiate pour les populations locales, les économies nationales et la sécurité nationale et régionale – en particulier en ce que ces activités touchent aux éléphants et aux rhinocéros.
 
En outre, cette criminalité est le fait de groupes criminels organisés et de milices rebelles et il faut apporter une réponse proportionnée à l’échelle et à la nature du risque. La question n’est plus seulement environnementale, elle a besoin du leadership et de l’appui des douanes, de la police, des autorités judiciaires et, parfois, de l’armée.
 
Chacun a clairement reconnu qu’aucune agence, aucun pays, aucune région ne peut, seul, lutter contre ces crimes graves. L’effort doit être collectif, faire participer les États d’origine, de transit et de destination et traiter à la fois la demande et l’offre comme reconnu dans les résultats de Rio+20.
 
L’appui a été général en faveur d’une meilleure utilisation des instruments et initiatives en place, en matière de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, et beaucoup ont mis fortement l’accent sur le rôle de la CITES, de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et des conventions contre la criminalité et la corruption transnationales organisées, ainsi que du Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC). 
 
Un appui a également été manifesté pour que le système des Nations Unies joue un rôle d’importance critique et beaucoup ont exprimé leur soutien à plusieurs options identifiées par le groupe de discussion – une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies, un Envoyé spécial des Nations Unies pour la criminalité liée aux espèces sauvages et un Groupe des Amis de New York – ainsi que pour une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies déclarant le 3 mars Journée mondiale de la vie sauvage que la Thaïlande a indiqué qu’elle présenterait cette année.
 
Nous sommes reconnaissants à l’esprit de leadership démontré par les coprésidents, l’Allemagne et le Gabon, en portant cette question d’importance critique aux marges de l’Assemblée générale des Nations Unies. L’intérêt pour la question est évident si l’on en juge par le grand nombre de personnes présentes aujourd’hui – et nous exprimons notre profonde gratitude à tous ceux qui étaient présents pour leur appui dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et pour avoir trouvé des moyens de faire progresser ce sujet dans le contexte de l’ONU.
 
Voir aussi: