Douala, 12 septembre 2024 - Le bois de rose africain (Pterocarpus erinaceus) est utilisé, entre autres, pour les meubles, les instruments de musique, les médicaments et le bois de chauffage, et est prélevé pour la richesse de ses teintes jaunâtres à rouge-rosé et brunes. Il provient des forêts de savane semi-arides d’Afrique de l’Ouest et on estime qu’il s’agit de l’un des bois durs tropicaux les plus commercialisés au monde, si ce n’est le plus, avec un volume de commerce qui s’élève à des centaines de millions de dollars par an. Depuis 2022, toutes les populations de Pterocarpus erinaceus sont inscrites à l’Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), ce qui témoigne de l’engagement des Parties signataires à la Convention à veiller à ce que le commerce de cette espèce soit durable, légal et traçable.
Du 2 au 6 septembre 2024, le Secrétariat CITES a organisé, en collaboration avec l’Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT), l’atelier régional pour les États de l’aire de répartition du bois de rose africain (Pterocarpus erinaceus). L’atelier, aimablement organisé par le Gouvernement du Cameroun à Douala et appuyé par l’Union européenne, a réuni 63 participants venant des organes de gestion et autorités scientifiques CITES des 15 États de l’aire de répartition du bois de rose d’Afrique, de trois États de l’aire de répartition d’autres espèces d’arbres africaines, d’organisations non gouvernementales et de l’ATIBT.
L’atelier avait pour objectif de promouvoir une approche intégrée des États de l’aire de répartition visant à renforcer la durabilité et la légalité du commerce de cette espèce. Ce faisant, il a contribué aux efforts visant à donner suite aux recommandations formulées par le Comité permanent de la CITES en matière d’amélioration de l’application de la CITES en vertu de la procédure accélérée prévue à l’Article XIII de la Convention et du processus d’étude du commerce important (ECI).
En renforçant les capacités théoriques et pratiques, l’atelier visait à fournir aux États de l’aire de répartition des pratiques exemplaires et certains outils nécessaires à la préparation et à l’établissement d’avis de commerce non préjudiciable (ACNP) (évaluations scientifiques solides permettant de déterminer le caractère nuisible du commerce d’un spécimen d’une espèce à l’état sauvage) et d’avis d’acquisition légale (AAL) (évaluations juridiques permettant de déterminer si le spécimen a été acquis légalement, c’est-à-dire dans le cadre de chaînes de contrôle parfaitement traçables).
La Secrétaire générale de la CITES, Ivonne Higuero, a fait la déclaration suivante : « Notre objectif est de promouvoir un avenir durable dans lequel les bois de rose peuvent prospérer dans leurs écosystèmes naturels, tout en permettant aux États de l’aire de répartition de pratiquer un commerce international bien réglementé. La capacité de ces États à utiliser les outils et orientations propices à une application efficace de la Convention a une influence considérable sur notre capacité à atteindre un tel objectif ».
L’atelier a commencé par des présentations du Secrétariat CITES sur les principes et les approches en matière d’élaboration des ACNP, tels qu’ils sont présentés dans les nouvelles Orientations CITES sur les ACNP. Une attention particulière a été accordée au module 10 sur les ACNP pour les espèces d’arbres CITES, car il récapitule des principes de gestion forestière bien connus qui s’appliquent à toutes les espèces d’arbres CITES. Les Parties ont été encouragées à placer les inventaires forestiers au cœur de tout processus d’ACNP pour une espèce d’arbre CITES et à opter pour le principe de précaution, notamment en recommandant la fixation de quotas prudents et l’inclusion de certaines conditions dans les ACNP positifs afin d’assurer un suivi à long terme des populations faisant l’objet de prélèvements.
L’ATIBT a fait un exposé sur les ACNP visant les espèces d’arbres et les principes de gestion forestière. La réunion s’est ensuite concentrée sur des études de cas d’ACNP et la fixation de quotas de prélèvements et d’exportation durables par les États de l’aire de répartition, y compris dans le contexte de l’application accélérée de la procédure prévue à l’Article XIII et de l’étude du commerce important. Ces études de cas ont permis d’engager des discussions concernant les méthodes utilisées par les pays pour développer leurs ACNP, les difficultés auxquelles ils se sont heurtés, les besoins, ainsi que les pratiques exemplaires et les enseignements tirés.
Le Secrétariat CITES a ensuite présenté un exposé sur la notion d’avis d’acquisition légale (AAL), en expliquant leurs objectifs, les principes sur lesquels ils reposent et les caractéristiques propres aux AAL visant les espèces d’arbres. Après des discussions sur la gestion des stocks, les participants ont examiné des études de cas d’AAL visant Pterocarpus erinaceus et les liens existants avec l’application accélérée de l’Article XIII. Certains États de l’aire de répartition, tels que le Cameroun, le Ghana, le Mali et le Sierra Leone ont fourni de bons exemples des différentes approches adoptées au niveau national permettant de mettre au point des avis de commerce non préjudiciable (ACNP) visant les bois et de concevoir des systèmes de traçabilité à l’appui des AAL.
En visitant le port de Douala, les participants ont eu l’occasion unique d’observer le processus de transformation du bois dans une plateforme de trading majeure d’Afrique de l’Ouest. Ils ont notamment été informés sur les procédures relatives aux exportations de bois et leur gestion par le ministère camerounais des forêts et des douanes, et sur la manière dont la traçabilité et la chaîne de contrôle sont assurées jusqu’à l’expédition des spécimens.
Avant la fin de l’atelier, le Secrétariat a présenté le Projet CITES sur les espèces d’arbres (CTSP), généreusement financé par le Gouvernement allemand, et les possibilités qui pouvaient s’offrir au titre de ce projet et a expliqué comment les Parties, dont les États de l’aire de répartition de Pterocarpus erinaceus, seraient susceptibles d’en tirer profit à l’avenir.
____________________
Notes de l’éditeur :
Pour les questions relatives aux médias, veuillez contacter [email protected]
Pour tous renseignements d’ordre général, veuillez contacter [email protected]
À propos de la CITES
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a été signée le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Avec 184 Parties (183 pays + l’Union européenne), elle reste l’un des outils les plus puissants au monde pour la conservation de la faune et de la flore sauvages grâce à la réglementation du commerce international de plus de 40 900 espèces d’animaux et de plantes sauvages. Les espèces inscrites aux Annexes de la CITES sont utilisées quotidiennement dans le monde entier pour l’alimentation, les soins de santé, l’ameublement, l’habitat, les souvenirs de voyage, les cosmétiques ou la mode. La CITES vise à garantir que le commerce international des espèces inscrites est durable, légal et traçable et qu’il contribue à la fois aux moyens d’existence des communautés qui vivent au plus près de ces espèces et aux économies nationales, pour la santé de la planète et la prospérité des populations, à l’appui des Objectifs de développement durable des Nations Unies.
Médias sociaux :
Pour en savoir plus : https://cites.org/fra