Nouvelles orientations visant à protéger les espèces d’arbres prioritaires produisant du bois de rose dans le commerce

Mise à jour le 15 juillet 2024

 

Genève, le 11 juillet 2024 – L’expression « bois de rose » qui est utilisée dans le commerce recouvre un large éventail de bois tropicaux durs de la famille des Fabaceae (Leguminosae). Les espèces d’arbres produisant du bois de rose sont prélevées et commercialisées principalement pour la fabrication de meubles et d'instruments de musique traditionnels. Soucieuse de soutenir les efforts visant à garantir que le prélèvement et le commerce des espèces d’arbres produisant du bois de rose soient durables et ne nuisent pas à la survie de cette espèce de bois dans la nature, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) a publié un rapport lors de la 27e session du Comité pour les plantes  pour guider les Parties à la CITES qui s'engagent ou prévoient de s'engager dans un prélèvement et un commerce durables des spécimens de bois de rose.

Bois de rose © Paolo Cerutti / CIFOR

La CITES réglemente le commerce international d'un large éventail d'espèces d’arbres produisant du bois de rose, notamment les espèces du genre Dalbergia Afzelia, Khaya et Pterocarpus, dont la majorité est inscrite à l'Annexe II. Ce type d'inscription à la CITES comprend des espèces qui ne sont pas nécessairement menacées d'extinction à l'heure actuelle, mais qui pourraient le devenir si leur commerce n'était pas étroitement contrôlé.

Les avis de commerce non préjudiciable (ACNP) sont une exigence fondamentale à respecter en termes de durabilité pour la poursuite du commerce mondial des espèces inscrites à la CITES, qui soutient les moyens d’existence dans les pays où ces espèces grandissent et les industries dans les pays de production et de destination. 

Maria Isabel Camarena, Chargée d’appui scientifique au sein de l'Unité scientifique du Secrétariat CITES, déclare : « Grâce à une évaluation scientifique solide, les ACNP renforcent notre engagement à sauvegarder la biodiversité mondiale et les avantages que nous en tirons. »

« Les ACNP qui se fondent sur des données scientifiques sont un élément fondamental de la CITES pour autoriser le commerce des espèces, tout en les protégeant d’une extinction future », a déclaré Paola Mosig Reidl, co-responsable auprès de TRAFFIC des données, de la recherche et l'appui à la lutte contre la fraude.

En s’appuyant sur des données compilées par les experts de TRAFFIC, la CITES a publié un rapport sur les espèces d’arbres produisant du bois de rose inscrites à la CITES qui font l'objet d'un commerce. Le rapport comprend des fiches d'information et des études de cas sur les ACNP relatifs au bois de rose déjà établis afin d'aider les États de l'aire de répartition à mettre en place des collectes de données et des plans de gestion efficaces.

Ces informations sont essentielles pour que les autorités scientifiques de la CITES puissent établir des ACNP et déterminer le volume de bois provenant d'une espèce d’arbre produisant du bois de rose inscrite à la CITES qui peut être exporté dans une zone donnée sans menacer la survie à long terme de l'espèce à l'état sauvage. 

Afin de permettre aux Parties à la CITES de trouver plus facilement des informations sur les espèces qui leur permettront d’établir des ACNP éclairés, le rapport regroupe des informations sur les caractéristiques des espèces, leur rôle dans l'écosystème, leur taux de régénération, les menaces qui pèsent sur elles, leur état de conservation et leur niveau mondial de commerce illégal et légal. 

© Secrétariat de la CITES

Mme Mosig Reidl poursuit : « Les informations pourraient être prises en compte par les autorités scientifiques des États de l'aire de répartition des espèces d’arbres produisant du bois de rose les plus commercialisées inscrites à la CITES, afin d'éclairer leurs décisions en matière de quotas d'exportation. »

« Le rapport soutient la capacité des Parties à la CITES à mettre en œuvre la Convention de manière efficace et à garantir que le prélèvement et le commerce des espèces inscrites à la CITES s'effectuent de manière durable, légale et traçable », ajoute Mme Camarena.

Plan de renforcement de la légalité et de la durabilité du commerce

Pterocarpus erinaceus (bois de rose africain) est originaire des pays d'Afrique de l'Ouest et est l'une des espèces de bois de rose les plus menacées par la surexploitation et le commerce illégal. La CITES, préoccupée par la durabilité et la légalité du commerce de Pterocarpus erinaceus a recommandé aux États de l'aire de répartition de suspendre le commerce de l’espèce. 

Les autorités scientifiques des États de l'aire de répartition peuvent maintenant utiliser les études de cas figurant dans le rapport pour identifier les approches en matière de collecte des données nationales nécessaires pour établir les ACNP de Pterocarpus erinaceus et les méthodes d'estimation des quantités durables de bois à exporter. Ce processus est une condition essentielle pour que les Parties reprennent le commerce international légal de Pterocarpus erinaceus.

En se fondant sur ce rapport, le Secrétariat de la CITES organisera un atelier en présentiel du 2 au 6 septembre 2024 à Douala (Cameroun) qui portera spécifiquement sur cette espèce. Cet atelier s'appuie sur l'atelier international d'experts qui s'est déroulé à Nairobi en décembre 2023 et qui était axé sur les ACNP pour une série d'espèces, et sur d'autres 

ateliers tels que celui qui a été  organisé par l'Agence fédérale allemande pour la conservation de la nature (BfN) et TRAFFIC et accueilli par le Ministère camerounais des Forêts et de la Faune à Douala en avril 2024

Lancement par la Secrétaire générale de la CITES, Ivonne Higuero

Les efforts déployés par la CITES en faveur d’une gouvernance durable des ressources forestières ont été mis en lumière lorsque la Secrétaire générale de la CITES, Ivonne Higuero, a lancé le rapport lors de l'événement parallèle « CITES Rosewoods : The global picture » à l’occasion de la 27e session du Comité pour les plantes de la CITES à Genève, en Suisse, le 9 juillet 2024.

« Le premier rapport mondial sur les bois de rose de la CITES est décisif pour l'avenir de ces espèces. Cette étude complète est le fruit d'une collaboration sans précédent, rassemblant des données exhaustives, des avis d'experts et des recommandations stratégiques. Elle souligne notre engagement envers les principes de la CITES et notre responsabilité partagée dans la protection de ces précieuses espèces". - Ivonne Higuero, Secrétaire générale de la CITES

 

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Cet article a été publié conjointement avec TRAFFIC.

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À propos de la CITES  

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a été signée le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Avec 184 Parties (183 pays + l’Union européenne), elle reste l’un des outils les plus puissants au monde pour la conservation de la faune et de la flore sauvages grâce à la réglementation du commerce international de plus de 40 900 espèces d’animaux et de plantes sauvages. Les espèces inscrites aux Annexes de la CITES sont utilisées quotidiennement dans le monde entier pour l’alimentation, les soins de santé, l’ameublement, l’habitat, les souvenirs de voyage, les cosmétiques ou la mode. La CITES vise à garantir que le commerce international des espèces inscrites est durable, légal et traçable et qu’il contribue à la fois aux moyens d’existence des communautés qui vivent au plus près de ces espèces et aux économies nationales, pour la santé de la planète et la prospérité des populations, à l’appui des Objectifs de développement durable des Nations Unies.  

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