Genève, 26 juillet 2024 — Les plantes procurent des avantages essentiels à la bonne santé de la planète : elles aident à atténuer le changement climatique, régulent l’utilisation des ressources hydriques et participent au cycle des nutriments, entre autres bienfaits. Elles ont également un impact positif majeur sur les moyens de subsistance des populations. Le prunier d’Afrique est traditionnellement utilisé dans le traitement de plusieurs pathologies. Le bois de rose, un bois précieux, sert à la fabrication de meubles et d’instruments de musique. Les orchidées à tubercules comestibles, utilisées dans la préparation de thés et desserts traditionnels, revêtent une grande importance culturelle. Compte tenu de leur incidence aussi bien sur la planète et que sur les populations, il importe de solidement réglementer le commerce et le prélèvement de ces espèces de plantes afin que leur utilisation reste durable, procure des avantages à long terme aux espèces et aux populations concernées et préserve le rôle joué par les espèces au niveau des écosystèmes.
Du 8 au 12 juillet 2024, la 27e session du Comité pour les plantes (PC27) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a réuni des spécialistes mondiaux de la conservation et du commerce des plantes à Genève, en Suisse. Treize membres du Comité pour les plantes représentant l’Afrique, l’Asie, l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud et les Caraïbes, l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Océanie ont participé à la réunion et échangé des informations, fourni des conseils et formulé des recommandations sur les priorités en matière de conservation des espèces de plantes faisant l’objet d’un commerce international. Au total, 191 participants représentant 147 gouvernements et 44 organisations au statut d’observateur ont également assisté à la réunion et partagé leurs connaissances avec le Comité, ce qui a permis d’enrichir de solides échanges scientifiques.
La Secrétaire générale de la CITES, Mme Ivonne Higuero, a déclaré : « Les recommandations du Comité pour les plantes serviront non seulement de conseils aux Parties sur les questions scientifiques et techniques dont traite la Convention mais permettront également la réussite d’initiatives à venir, à l’image de l’atelier sur le bois de rose d’Afrique qui se tiendra en septembre ou de la prochaine étape du Programme CITES sur les espèces d’arbres... Nul doute à mes yeux que l’avenir des espèces de plantes inscrites aux Annexes CITES est entre de bonnes mains. »
Le Comité a convenu de nombreux projets de décisions pour les Parties à la CITES, lesquels énoncent des mesures, recommandations et directives précises sur des questions scientifiques et techniques pour examen lors de la prochaine Conférence des Parties à la CITES (CoP20) prévue en 2025. Une fois adoptées, les décisions et les résolutions de la CITES étayeront les programmes de travail des Parties, des Comités et du Secrétariat pour la prochaine période intersessions de trois ans.
Plusieurs projets de décisions et de recommandations concernant les orchidées ont été approuvés par le Comité en vue de leur présentation à la CoP20. Les projets de décisions visent notamment à encourager les Parties à la CITES à réglementer le commerce des orchidées tubéreuses comestibles, comme l’exige la Convention, et à rendre compte de manière plus formelle et systématique de produits d’espèces telles que les orchidées couramment rencontrés dans les secteurs de l’alimentaire et de la cosmétique. D’autres propositions portent sur l’élaboration d’avis de commerce non préjudiciable (ACNP) à l’aide des nouvelles orientations et sur le renforcement de la coopération transfrontalière pour l’identification des espèces.
Le Comité a fait des progrès remarquables dans la mise à jour des références de la nomenclature et des orientations relatives aux espèces reproduites artificiellement, par exemple en ce qui concerne les ébènes de Madagascar et les espèces de bois d’agar, respectivement. Les références de nomenclature utilisées par la CITES donnent des informations sur la classification taxonomique qui sert de fondement juridique pour définir quelles espèces relèvent de la Convention. Ces informations permettent d’identifier correctement les espèces faisant l’objet d’un commerce et de s’assurer que les 184 Parties à la CITES utilisent les mêmes dénominations pour évaluer les demandes, autoriser le commerce international et suivre les échanges. Des Listes d’espèces CITES sont établies pour appuyer la mise en œuvre de la Convention. À l’instar de la Liste CITES pour les espèces de Dalbergia (CITES Dalbergia Checklist), une liste CITES pour les espèces d’ébène de Madagascar est en cours d’élaboration et a été recommandée pour adoption lors de la CoP20.
Après un examen attentif des évaluations scientifiques établies et soumises par certains États de l’aire de répartition concernant le prélèvement et le commerce international durables de bois de rose d’Afrique, le Comité a accepté la mise en place de quotas d’exportation pour un certain nombre de spécimens de bois de rose pour les pays ayant apporté la preuve du caractère durable du commerce proposé. Il s’agit d’une étape majeure pour les États de l’aire de répartition et d’une incitation à renforcer les pratiques commerciales durables, dans l’intérêt aussi bien des mesures de conservation que des moyens de subsistance locaux.
Lors d’une manifestation parallèle organisée par le Secrétariat CITES, les progrès réalisés en faveur du bois de rose d’Afrique ont été confortés par la publication du premier rapport mondial sur les espèces d’arbres produisant du bois de rose inscrites aux Annexes de la CITES. Ce rapport vise à fournir des données et des informations sur la situation et les tendances du commerce d’espèces de bois de rose dans le monde. Il comprend des études de cas menées par le Secrétariat en partenariat avec des experts de TRAFFIC et devrait constituer une ressource essentielle pour les décideurs politiques et les spécialistes de la conservation en aidant à orienter les stratégies et les actions futures.
Au cours de cette session d’une semaine, le Secrétariat CITES a organisé deux autres manifestations parallèles. La première, organisée en partenariat avec CONABIO sur le thème « La CITES et les forêts », a fait le point sur l’étude interdisciplinaire en cours sur l’utilité de la Convention dans la conservation des forêts. Ce fut l’occasion pour les participants de communiquer des informations sur les différentes initiatives, par exemple la nouvelle phase du Programme CITES sur les espèces d’arbres. La seconde, intitulée « Outil CITES pour les quotas d’exportation », fut l’occasion de présenter un nouvel outil assorti de contrôles et de vérifications intégrés qui permettra aux Parties de télécharger directement sur le site web de la CITES leurs propres quotas d’exportation gérés au plan national.
Cette session conjointe du Comité pour les plantes et du Comité pour les animaux de la CITES (organisée les 12 et 13 juillet 2024) a également été l’occasion d’examiner une réalisation conjointe majeure : les nouvelles orientations pour l’élaboration des ACNP, fruit d’un travail en collaboration. Ce projet CITES a rassemblé plus de 200 spécialistes issus de Parties, d’organisations au statut d’observateur, du Secrétariat et de partenaires d’exécution chargés d’actualiser et d’élaborer de nouvelles orientations pour l’établissement des ACNP, lesquels visent à établir de manière scientifique si les exportations de spécimens ou de produits d’espèces inscrites à l’Annexe II de la CITES, ou si l’introduction en provenance de la mer de spécimens d’espèces inscrites à l’Annexe II de la CITES, nuit à la survie de ces espèces à l’état sauvage. Au lendemain du dernier atelier mondial sur les avis de commerce non préjudiciable organisé à Nairobi en décembre 2023, il s’agit du premier travail d’élaboration d’orientations sur les ACNP mené par la CITES après l’adoption de la résolution sur les orientations relatives aux ACNP lors de la CoP16, en 2013.
En clôture de la session du Comité pour les plantes de la CITES, la Présidente du Comité, Mme Flore Koumba Pambo, a déclaré : « Bien que complexes, nos discussions ont été fructueuses, et le fruit de notre travail contribuera de manière significative à la conservation et à l’utilisation durable des espèces de plantes inscrites aux Annexes de la CITES ».
Les résultats de cette session du Comité pour les plantes de la CITES traduisent un effort concerté visant à assurer la durabilité du commerce international des espèces de plantes. Grâce à l’actualisation et à l’élaboration d’orientations techniques, la CITES vise à prévenir la surexploitation commerciale des espèces de plantes et à assurer leur survie à long terme dans la nature. Les résultats de cette session mobilisent la coopération internationale et le renforcement des capacités sur les questions scientifiques et techniques relevant de la CITES, ce qui est essentiel pour la mise en œuvre efficace des mesures de conservation à l’échelle mondiale.
Pour plus d’informations sur la 27e session du Comité pour les plantes
Réunions précédentes du Comité pour les plantes
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À propos de la CITES
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a été signée le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Avec 184 Parties (183 pays + l’Union européenne), elle reste l’un des outils les plus puissants au monde pour la conservation de la faune et de la flore sauvages grâce à la réglementation du commerce international de plus de 40 900 espèces d’animaux et de plantes sauvages. Les espèces inscrites aux Annexes de la CITES sont utilisées quotidiennement dans le monde entier pour l’alimentation, les soins de santé, l’ameublement, l’habitat, les souvenirs de voyage, les cosmétiques ou la mode. La CITES vise à garantir que le commerce international des espèces inscrites est durable, légal et traçable et qu’il contribue à la fois aux moyens d’existence des communautés qui vivent au plus près de ces espèces et aux économies nationales, pour la santé de la planète et la prospérité des populations, à l’appui des Objectifs de développement durable des Nations Unies.
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