Nairobi, le 26 décembre 2023 – Les forêts ont une valeur écologique, culturelle et économique intrinsèque. Elles couvrent environ un tiers des terres de la planète et abritent plus de la moitié des animaux et des plantes du monde. Les espèces d’arbres produisant du bois ainsi que les espèces aromatiques et médicinales représentent certains des produits d’espèces sauvages ayant la plus forte valeur sur le plan commercial. Les arbres constituent également l’un des meilleurs systèmes de piégeage du carbone contribuant à l’atténuation du changement climatique en stockant le carbone dans les tissus des arbres et en séquestrant le carbone atmosphérique à partir du dioxyde de carbone.
L’exploitation non durable et le commerce illégal entraînent la déforestation, ce qui non seulement met en péril l’équilibre délicat des écosystèmes forestiers, mais compromet également les revenus que ces ressources procurent aux nations et aux communautés. Pour relever ces défis et d’autres encore, il est essentiel de donner la priorité aux solutions fondées sur la nature. La CITES y contribue en réglementant le commerce des parties et produits de valeur des espèces d’arbres inscrites à ses Annexes, car elle veille à ce que le commerce international de la flore sauvage soit légal, durable et traçable.
Le 8 décembre 2023, le Ministère fédéral allemand de l’environnement, de la conservation de la nature, de la sécurité nucléaire et de la protection des consommateurs a conclu un accord avec le Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) pour contribuer à hauteur de 10 millions d’euros au Programme CITES sur les espèces d’arbres qui porte sur le commerce durable des espèces d’arbres inscrites aux Annexes de la Convention et sur la gouvernance des forêts qui y est liée.
Sous les auspices de l’Initiative internationale pour le climat, cette généreuse contribution quinquennale marque un nouveau chapitre dans la conservation des forêts. Actuellement, près de 800 espèces d’arbres sont inscrites aux Annexes de la CITES.
Depuis l’entrée en vigueur de la Convention il y a près de 50 ans, en 1975, des espèces d’arbres d’importance commerciale ont été inscrites aux Annexes de la CITES. Parmi elles, figurent l’une des espèces néotropicales produisant du bois ayant la plus forte valeur et la plus largement commercialisée, le mahogani à grandes feuilles (Swietenia macrophyllia) inscrit en 2002, ainsi que le lingué (Afzelia spp. et Khaya spp.) et le cumaru (Dipteryx spp.), tous deux inscrits lors de la 19e session de la Conférence des Parties (CoP19) au Panama en novembre 2022.
La nouvelle phase du Programme CITES sur les espèces d’arbres, rendue possible par la contribution allemande, vise à tirer parti des résultats positifs des précédents projets CITES sur la gestion durable des forêts et à les améliorer :
- Le Programme CITES sur les espèces d’arbres (phase 2017-2022), avec 17 projets nationaux et internationaux lancés dans les pays des régions cibles (Afrique, Asie, et Amérique centrale et du Sud et Caraïbes). Il a été soutenu par l’Union européenne et mis en œuvre en partenariat avec l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT). Cette phase du Programme a renforcé les capacités des Parties en matière d’avis de commerce non préjudiciable et a contribué au renforcement de la gouvernance des forêts dans les pays cibles.
- Le Projet CITES-FAO sur l’amélioration de la gouvernance forestière dans la région du Bas Mékong (2021-2023), financé par la Norvège dans le cadre du Programme de collaboration des Nations unies sur la réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement (Initiative UN-REDD) de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Ce projet a renforcé les capacités nationales et régionales pour la gestion des permis CITES et a facilité la conception de la première base de données mondiale sur les ressources et les outils d’identification du bois.
- Le Programme OIBT-CITES sur l’application de la CITES aux espèces de bois tropicaux (2008-2016), soutenu par l’Union européenne et mis en œuvre par l’OIBT en partenariat avec le Secrétariat CITES. Il a fourni une assistance particulière aux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine visant à concevoir des plans de gestion forestière et des inventaires forestiers, fournir des lignes directrices et des études de cas afin d’élaborer des avis de commerce non préjudiciable pour les espèces d’arbres CITES, et concevoir et diffuser des outils pour l’identification du bois.
Dans sa prochaine phase, le Programme CITES sur les espèces d’arbres se concentrera sur le renforcement des liens entre la gestion durable des forêts et les dispositions de la Convention à l’échelon national, afin de veiller à ce que les Parties puissent mieux se conformer aux exigences de la CITES en matière de commerce légal et durable des espèces d’arbres d’importance commerciale, en améliorant la gouvernance des forêts et en contribuant à la réduction de la déforestation et à l’atténuation du changement climatique.
Il s’agira d’améliorer l’efficacité des mécanismes de la CITES qui permettent de vérifier la légalité de l’acquisition des spécimens d’espèces sauvages destinés au commerce (Avis d’acquisition légale ou AAL) et de garantir que le commerce d’une espèce particulière est durable et n’affecte pas négativement la survie de l’espèce dans la nature (Avis de commerce non préjudiciable ou ACPN).
L’annonce de l’accord a coïncidé avec la 28e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) qui s’est tenue aux Émirats arabes unis (30 novembre-12 décembre 2023).
La Secrétaire générale de la CITES, Ivonne Higuero, a déclaré : « Alors que le monde se réunit à la COP28 pour conclure le premier bilan mondial et renforcer ses engagements à faire face à la triple crise planétaire, cette contribution de l’Allemagne à la poursuite du Projet CITES sur les espèces d’arbres démontrera un lien clair entre la conservation des espèces d’arbres inscrites aux Annexes de la CITES et les actions de lutte contre deux de nos crises planétaires – la perte de biodiversité et le changement climatique – grâce à des solutions fondées sur la nature. »
De 2024 à 2028, ce Projet travaillera en étroite collaboration avec les Parties à la CITES en Afrique, en Asie, en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, en Amérique du Nord ainsi qu’en Océanie.
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À propos de la CITES
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a été signée le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Avec 184 Parties (183 pays + l’Union européenne), elle reste l’un des outils les plus puissants au monde pour la conservation de la faune et de la flore sauvages grâce à la réglementation du commerce international de plus de 40 900 espèces d’animaux et de plantes sauvages. Les espèces inscrites aux Annexes de la CITES sont utilisées quotidiennement dans le monde entier pour l’alimentation, les soins de santé, l’ameublement, l’habitat, les souvenirs de voyage, les cosmétiques ou la mode. La CITES vise à garantir que le commerce international des espèces inscrites est durable, légal et traçable et qu’il contribue à la fois aux moyens d’existence des communautés qui vivent au plus près de ces espèces et aux économies nationales, pour la santé de la planète et la prospérité des populations, à l’appui des Objectifs de développement durable des Nations Unies.
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