Les inscriptions différées de requins et du bulbul à tête jaune aux Annexes de la CITES sont entrées en vigueur le 25 novembre 2023, comme il avait été convenu à la CoP19

Mise à jour le 18 janvier 2024

 

Genève, 27 novembre 2023 — À la 19e session de la Conférence des Parties (CoP19) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), réunie à Panama City en 2022, une proposition visant à inclure la famille des requins carcharhiniformes (carcharhinidés) à l’Annexe II a été adoptée, ajoutant ainsi 54 espèces de requins carcharhiniformes aux Annexes de la CITES. Avant la CoP19, deux espèces de cette famille étaient déjà inscrites à l’Annexe II : le requin océanique (Carcharhinus longimanus) avait été inscrit à l’Annexe II à la CoP16 en 2013, l’inscription étant entrée en vigueur le 14 septembre 2014, et le requin soyeux (Carcharhinus falciformis) avait été inscrit à l’Annexe II à la CoP17 en 2016, l’inscription étant entrée en vigueur le 4 octobre 2017.

shark and fish swimming in ocean
Requin gris de récif (Carcharhinus amblyrhynchos
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La famille des Carcharhinidae comprend des espèces « en danger critique » et des espèces « en danger » affectées par le commerce international, principalement pour alimenter le marché des ailerons de requins. Sont visées les espèces qui ont été inscrites aux annexes pour des raisons des « ressemblances » entre les espèces, ce qui signifie que ces espèces sont visuellement très semblables aux formes les plus commercialisées d’espèces en danger critique d’extinction ou en danger d’extinction, et sont inscrites aux annexes de la CITES afin d’assurer un contrôle efficace du commerce des espèces en péril. 

Les délais accordés ont permis aux Parties à la CITES de résoudre les problèmes techniques et administratifs liés à la mise en œuvre de ces inscriptions. Des permis d’exportation CITES ou des certificats CITES d’introduction en provenance de la mer (IPM) seront exigés pour procéder au commerce international de ces espèces de requins nouvellement inscrites. Deux avis doivent avoir été rendus pour l’obtention de ces permis/certificats avant que puisse être autorisé le commerce international d’espèces inscrites à l’Annexe II : Avis d’acquisition légale (AAL) et Avis de commerce non préjudiciable (ACNP). Ces deux avis permettent de garantir que les spécimens commercialisés proviennent de sources légales et que ce commerce ne nuit pas à la survie de l’espèce.

Au 25 novembre 2023, 146 espèces de requins et de raies (qui appartiennent à la même sous-classe des Elasmobranchii) étaient inscrites à l’Annexe II. Mais toutes les espèces de poissons-scies (qui appartiennent également à la sous-classe des Elasmobranchii) figurent à l’Annexe I.

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Bulbul à tête jaune (Pycnonotus zeylanicus
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L’inscription du bulbul à tête jaune (Pycnonotus zeylanicus) à l’Annexe I est également entrée en vigueur le 25 novembre 2023. Cette espèce de passereau avait été inscrite à l’Annexe II en 1997. Mais, un déclin marqué de la population sur l’ensemble de son aire de répartition en Asie du Sud-Est, dû au fait qu’il est très demandé sur le marché des oiseaux chanteurs, déclin aggravé par la perte de son habitat, a entraîné l’adoption à la CoP19 d’une proposition visant à le transférer de l’Annexe II à l’Annexe I. L’inscription de l’espèce à l’Annexe I signifie que son commerce ne doit être autorisé que dans des circonstances exceptionnelles.

En décembre 2023, le Secrétariat organisera à Nairobi, au Kenya, un Atelier sur les avis de commerce non préjudiciable (ACNP), dont l’objectif est d’aider les États des aires de répartition à élaborer les ACNP, y compris pour les espèces de requins nouvellement inscrites. L’atelier fournira des orientations essentielles sur les ACNP aux Parties à la CITES qui doivent établir l’inexistence de tout préjudice avant d’octroyer un permis d’exportation pour des spécimens d’espèces inscrites aux Annexes I et II de la CITES.

Plus tard le même mois, le Secrétariat organisera un atelier sur les passereaux à Bangkok, en Thaïlande, pour discuter de l’ampleur et de la portée du commerce international des passereaux afin d’étudier les priorités en matière de gestion et de conservation des taxons de passereaux présents dans ce commerce. De plus amples informations sont disponibles sur le site web de la CITES : Atelier technique sur le commerce des passereaux et la gestion de la conservation. 

Dans un an, le 25 novembre 2024, les inscriptions aux Annexes de la CITES suivantes entreront en vigueur. Leur inscription aux Annexes a été retardée de 24 mois :

  • Handroanthus spp.#17
  • Roseodendron spp.#17
  • Tabebuia spp.#17
  • Dipteryx spp. #17

La majorité des inscriptions d’espèces végétales aux Annexes II et III de la CITES sont accompagnées de notes de bas de page particulières dites « annotations ». Pour les genres énumérés ci-dessus, l’annotation #17 définit les produits suivants couverts par chaque inscription : les grumes, les bois sciés, les placages, les contreplaqués et le bois transformé. Ces inscriptions au niveau du genre incluent les espèces dont on sait qu’elles sont présentes dans le commerce ainsi que d’autres qui sont incluses en raison des difficultés d’identification, et pour des raisons d’incertitudes taxonomiques et nomenclaturales.

Les genres Handroanthus, Tabebuia et Roseodendron comprennent ensemble 113 espèces d’arbres (parfois des arbustes) réparties dans les Amériques, du Mexique et États-Unis à l’Argentine, et dans les Caraïbes. Ces bois, généralement commercialisés sous le nom d’« ipê », revêtent une importance économique croissante car ils sont durs et durables, et ils sont principalement exportés sous forme de lames pour planchers de terrasses, de bois sciés et de revêtements de sol, pour l’ameublement et la construction. Si deux espèces seulement (H. serratifolius et H. impetiginosus) forment l’essentiel du commerce international connu, le nom commercial d’ipê renvoie à n’importe quelle espèce des trois genres, car les données sur le commerce des bois ne sont généralement pas enregistrées au niveau de l’espèce. Il est impossible de distinguer macroscopiquement et microscopiquement les espèces distinctes des trois genres au seul examen du bois.

Dipteryx comprend 14 espèces de grands arbres à croissance lente, émergeant de la canopée ; elles sont réparties sur l’ensemble de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud. Le genre est ciblé pour son bois dur de grande valeur (souvent commercialisé sous les noms de « coumarou » ou « shihuahuaco »), ainsi que pour ses graines, connues sous le nom de « fèves tonka », qui sont très demandées sur le marché international pour leur utilisation dans les industries des parfums, du tabac et des aliments. Dans plusieurs États de son aire de répartition, le genre Dipteryx spp. est également important localement dans l’alimentation et la médecine traditionnelle ; il est utilisé sous forme de charbon de bois, d’huile et pour son ombre dans les systèmes agroforestiers du cacao. Le marché international du bois de Dipteryx est en pleine expansion, et le genre produit un bois parmi les plus chers du marché mondial.

 

Les inscriptions CITES mises à jour :

  • CARCHARHINIDAE spp. (Requiem sharks): 11 genres et 56 espèces
  • Pycnonotus zeylanicus (bulbul à tête jaune) – Annexe I (transférée de l’Annexe II)

 

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À propos de la CITES  

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a été signée le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Avec 184 Parties (183 pays + l’Union européenne), elle reste l’un des outils les plus puissants au monde pour la conservation de la faune et de la flore sauvages grâce à la réglementation du commerce international de plus de 40 900 espèces d’animaux et de plantes sauvages. Les espèces inscrites aux Annexes de la CITES sont utilisées quotidiennement dans le monde entier pour l’alimentation, les soins de santé, l’ameublement, l’habitat, les souvenirs de voyage, les cosmétiques ou la mode. La CITES vise à garantir que le commerce international des espèces inscrites est durable, légal et traçable et qu’il contribue à la fois aux moyens d’existence des communautés qui vivent au plus près de ces espèces et aux économies nationales, pour la santé de la planète et la prospérité des populations, à l’appui des Objectifs de développement durable des Nations Unies.  

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