Lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages : La Zambie accueille la toute première formation CITES visant à réduire la demande de produits illégaux issus de la faune et de la flore sauvages en Afrique

Mise à jour le 01 octobre 2024

 

Genève, le 24 septembre 2024 - La stratégie essentielle à adopter dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages consiste à faire reculer la demande de produits issus du commerce illégal des espèces sauvages. Un commerce bien réglementé, légal et durable des espèces sauvages est porteur d’avantages tangibles pour les communautés locales qui dépendent étroitement de la nature. Le commerce illégal, en revanche, menace les moyens d’existence et la survie des espèces à l'état sauvage pour les générations futures. Pour relever ce défi, une lutte vigoureuse contre la fraude ne suffira pas ; il conviendra de déployer des efforts pour modifier le comportement des consommateurs et réduire l'attractivité des produits utilisés en médecine, dans l'ameublement, la mode, comme symboles de statut social ou comme moyen d'investissement. Cadre mondial chargé de réglementer le commerce de spécimens de plus de 40 000 espèces de faune et de flore sauvages, les Parties signataires (183 pays et l'Union européenne) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) se sont fixé pour objectif d'élaborer des stratégies visant à garantir la durabilité, la légalité et la traçabilité du commerce international d'espèces sauvages.

© simoneemanphoto / Adobe Stock

Du 10 au 11 septembre 2024, le premier Atelier de formation CITES à l’intention de la région Afrique sur les stratégies de réduction de la demande pour lutter contre le commerce illégal d’espèces inscrites aux Annexes CITES s'est tenu à Lusaka, en Zambie. L'atelier était également la toute première manifestation régionale de ce type à avoir lieu sur le continent africain. Il a été organisé par le Secrétariat CITES et accueilli par le Department of National Parks and Wildlife (Département des parcs nationaux et des espèces sauvages) de Zambie (l'organe de gestion CITES en Zambie) avec le soutien généreux de la Chine et de l'Union européenne. 

Dans le cadre de la série de séminaires régionaux de formation organisés par le Secrétariat CITES conformément aux décisions de la CoP19 sur la réduction de la demande, l'atelier visait à renforcer les capacités des Parties à la CITES et de leurs principaux partenaires dans la région Afrique en encourageant l'utilisation des Orientations à l’adresse des Parties à la CITES sur l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies de réduction de la demande pour lutter contre le commerce illégal des espèces inscrites aux Annexes de la CITES . Ces orientations ont été approuvées par les Parties lors de la 19e session de la Conférence des Parties à la CITES (CoP19) en novembre 2022. Le document privilégie une « approche en cinq étapes » comprenant une étude de marché destinée à établir des méthodologies fondées sur des preuves permettant de comprendre les moteurs et les dynamiques de la demande, et l’élaboration de messages ciblant des publics spécifiques afin de susciter de manière efficace un changement de comportement chez les consommateurs clés.  

M. Evans Muhanga, Secrétaire permanent du Ministère du tourisme, a souhaité la bienvenue aux participants et a souligné l'importance que revêt la réduction de la demande de produits de la faune et de la flore sauvages dans le contexte africain. M. James Wakiaga, Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Zambie, a insisté sur la coopération entre le PNUD et le Secrétariat CITES en matière de conservation des espèces sauvages et sur le rôle important de la réduction de la demande dans la lutte contre le trafic d’espèces sauvages (voir les résolutions de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la lutte contre le trafic d’espèces sauvages).

© Secrétariat CITES

Après la cérémonie d'ouverture, le Secrétariat CITES a présenté aux participants l'origine du concept de réduction de la demande et l'importance pour la CITES d’adopter des stratégies bien ciblées de réduction de la demande pour aboutir à un changement de comportement. TRAFFIC a fourni des explications détaillées sur l'approche en cinq étapes des orientations. La Wildlife Conservation Society a fait part de ses réflexions sur la réduction de la demande en Afrique centrale et des enseignements qui en ont été tirés. 

Au cours de la partie exercice de l'atelier, les Parties ont choisi les espèces prioritaires dans leurs pays respectifs en termes d'utilisation de l'approche dans leurs plans de travail nationaux. Bien que de nombreux motifs sous-tendent la demande de produits illégaux de faune et de flore sauvages, il est apparu que la demande de viande provenant d’espèces sauvages ou de viande de brousse d'origine illégale était la plus courante dans de nombreux pays d'Afrique, englobant un certain nombre d'espèces inscrites à la CITES. La demande provient tant des populations rurales que des populations urbaines, ces dernières étant au centre des préoccupations de la CITES, en particulier en ce qui concerne les spécimens importés illégalement d'autres pays. Plusieurs défis communs ont été identifiés par les Parties présentes à l'atelier de formation, à savoir la promotion de moyens d’existences différents, ainsi que le manque d'expertise et de financement. En revanche, des études de cas inspirantes sur des campagnes précédentes de réduction de la demande en Afrique centrale et dans le pays hôte, la Zambie, présentées au cours de l'atelier, ont donné des raisons d'espérer et montré la voie à suivre.  

À l'issue de la réunion, la Secrétaire générale de la CITES, Mme Ivonne Higuero, a déclaré : « Nous sommes heureux de constater que le rôle de la réduction de la demande de produits illégaux de faune et de la flore sauvages dans la lutte contre le trafic d'espèces sauvages est de plus en plus reconnu. La lutte contre la fraude ne suffira pas à mettre fin au commerce illégal d'espèces sauvages qui appauvrit nos écosystèmes les plus précieux, met en danger les espèces, compromet les moyens d’existence des populations et nous expose tous à des risques de santé publique. La réduction de la demande fait partie de l'approche en trois volets de la lutte contre le commerce illégal des espèces inscrites à la CITES, les deux autres étant la lutte contre la fraude et l'amélioration des moyens d’existence »

© Secrétariat CITES

Les informations et les ressources échangées lors de ce premier atelier régional de formation à la réduction de la demande constituent un élément essentiel de l'approche en trois étapes de la CITES visant à compléter les mesures de lutte contre la fraude pour lutter contre le commerce illégal des espèces inscrites à la CITES. Les orientations à l’adresse des Parties à la CITES sur l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies de réduction de la demande pour lutter contre le commerce illégal des espèces inscrites aux Annexes de la CITES sont disponibles en anglais, en français et en espagnol.


 

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À propos de la CITES  

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a été signée le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Avec 184 Parties (183 pays + l’Union européenne), elle reste l’un des outils les plus puissants au monde pour la conservation de la faune et de la flore sauvages grâce à la réglementation du commerce international de plus de 40 900 espèces d’animaux et de plantes sauvages. Les espèces inscrites aux Annexes de la CITES sont utilisées quotidiennement dans le monde entier pour l’alimentation, les soins de santé, l’ameublement, l’habitat, les souvenirs de voyage, les cosmétiques ou la mode. La CITES vise à garantir que le commerce international des espèces inscrites est durable, légal et traçable et qu’il contribue à la fois aux moyens d’existence des communautés qui vivent au plus près de ces espèces et aux économies nationales, pour la santé de la planète et la prospérité des populations, à l’appui des Objectifs de développement durable des Nations Unies.

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