Genève, 27 octobre 2023 - La question de la survie d’une myriade de plantes et d’animaux sauvages sera abordée pendant une semaine au cours de la 77e session du Comité permanent de la CITES. Avec 17 points à l’ordre du jour, l’agenda est très chargé. Seront abordées à Genève à partir du lundi 6 novembre, les questions les plus pressantes liées au commerce mondial des espèces sauvages concernant les bois précieux et les espèces marines, ainsi que des espèces emblématiques comme les grands félins, les jaguars, les marsouins de Californie, les rhinocéros, les éléphants et les oiseaux tropicaux
La Secrétaire générale de la CITES, Ivonne Higuero, a déclaré : « Il s’agit de la première réunion du Comité permanent suivant la Conférence mondiale sur les espèces sauvages- CoP19 - organisée l’année dernière à Panama City. Compte tenu des nombreuses décisions et résolutions innovantes adoptées à la CoP19 et suite à l’adoption du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming - Montréal, il appartient maintenant au Comité permanent d’examiner comment les 184 Parties à la CITES contribuent au plus vaste programme mondial et progressent dans la mise en œuvre de ces décisions et résolutions. Nous nous réjouissons à la perspective d’accueillir à Genève un nombre record de Parties et organisations qui contribueront cette année aux débats du Comité. »
Cette session est un tremplin en vue de la 20e réunion de la Conférence des Parties prévue pour 2025, et un moyen pour les Parties de faire le point sur les progrès accomplis sur des questions essentielles telles que l’amélioration de la participation des populations autochtones et des communautés locales, le rôle de la CITES dans la réduction du risque de futures zoonoses et les avancées dans le domaine de l’amélioration de la réglementation du commerce. Seront examinées les questions relatives aux jaguars, aux rhinocéros, aux grands félins d’Asie, aux requins, aux anguilles, aux tortues marines, aux grands singes, aux antilopes du Tibet et antilopes saïga, et au commerce des espèces d’arbres.
Principaux points saillants de la 77e session :
Les progrès réalisés en matière de législation et de respect de la Convention
La CITES est un instrument international juridiquement contraignant qui doit être mis en œuvre et appliqué par les 184 Parties signataires (183 pays et l’Union européenne) qui ont accepté d’être liées par elle. La SC77 examinera toutes les mesures qui pourraient être nécessaires pour aider les Parties à s’acquitter de leurs obligations au titre de la Convention. Cela pourrait inclure des recommandations de suspension du commerce pour celles qui n’ont pas encore mis en place une législation adéquate ou effectué les évaluations scientifiques ou juridiques requises pour garantir que le commerce des espèces inscrites à la CITES est toujours durable, légal et traçable.
Les conditions posées par la CITES imposant une législation nationale permettant de mettre en œuvre et faire appliquer la Convention est un exemple de la vigueur unique de ce traité mondial. Des progrès encourageants ont été réalisés par un certain nombre de Parties en vue de l’adoption d’une législation renforcée visant à réglementer le commerce international légal des espèces sauvages et à éradiquer la criminalité liée aux espèces sauvages.
Le Comité permanent examinera également les recommandations formulées en matière de respect de la Convention à l’adresse de plus de 25 Parties du monde entier, dont le Bangladesh, le Cameroun, la Chine, l’Équateur, la Guinée, la République démocratique du Congo, le Nigéria, la République démocratique populaire lao, l’Union européenne et d’autres.
Faire face à la crise du bois de rose en Afrique
Un certain nombre d’espèces inscrites à la CITES ont une valeur monétaire très élevée, et cela s’applique en particulier aux bois précieux. Il est difficile d’assurer la gestion durable et le commerce légal de ces espèces. Le Secrétariat continue de recevoir des informations sur le commerce illicite de bois pratiqué à grande échelle, en particulier pour ce qui concerne les bois de rose, ébènes et palissandres d’Afrique. Cela souligne la nécessité urgente de la poursuite des efforts de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et d’une assistance permettant à ce commerce de s’inscrire dans la durée. Le Comité permanent examinera également l’avenir d’une initiative de la CITES sur les forêts.
Sauver le vaquita de l’extinction
L’acoupa de MacDonald et le vaquita (ou marsouin de Californie) sont des espèces marines des eaux du nord du Golfe de Californie (Mer de Cortès). Le commerce international de ces deux espèces est interdit par la CITES depuis les années 1970. Aujourd’hui, le vaquita, qui est un petit marsouin et l’un mammifères marins les plus rares, est en voie d’extinction. Les marsouins sont des prises accessoires dans les filets de pêcheurs illégaux dont l’objectif est d’alimenter la demande constante en vessies natatoires de l’acoupa de MacDonald, activité facilitée par des organisations criminelles internationales. Les scientifiques estiment qu’il reste moins de 13 vaquitas au monde. Le Comité permanent examinera les progrès réalisés par la Chine, le Mexique et les États-Unis d’Amérique, qui doivent œuvrer ensemble en tant que pays de l’aire de répartition, d’importation et de transit pour mettre un terme à cette criminalité liée aux espèces sauvages qui mène le vaquita à l’extinction.
La lutte contre le commerce illégal des tigres et autres grands félins
Le commerce de tous les grands félins, à l’exception des lions, est interdit par la Convention. Cependant, la demande en articles contenant des parties de grands félins, comme les dents, les griffes et autres, n’a pas cessé. Le Comité examinera l’état de conservation des espèces ainsi que les efforts visant à réduire la demande pour lutter contre le commerce illégal de ces produits. Elle vérifiera également les mesures prises dans les domaines de la prévention, de la détection, des investigations et des poursuites des criminels impliqués dans le trafic de grands félins.
Les progrès réalisés dans la lutte contre le braconnage des éléphants d’Afrique
Il y a aussi de bonnes nouvelles : les niveaux de braconnage ont régulièrement diminué depuis le pic de 2011, et l’analyse effectuée par le programme de suivi de l’abattage illégal d’éléphants (MIKE) de la CITES conclut que les tendances globales du braconnage des éléphants d’Afrique sont à la baisse depuis douze années consécutives. Les niveaux de braconnage de 2022 sont les plus bas depuis 2003. Le Comité examinera également les implications de la reconnaissance d’une deuxième espèce d’éléphant d’Afrique, ainsi que l’offre du Botswana d’accueillir au début de 2024 une réunion de dialogue pour les États de l’aire de répartition de l’éléphant d’Afrique.
Contribuer au plus vaste programme mondial
Faisant le point sur l’orientation mondiale vers un renforcement des synergies, le Comité permanent examinera la cohérence entre la Vision stratégique de la CITES 2021-2030 et le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, la coopération avec d’autres conventions relatives à la biodiversité, et les aspects politiques du rapport d’évaluation sur l’utilisation durable des espèces sauvages de l’IPBES. Et pour la première fois depuis la signature de la Convention en 1973, la session examinera également les progrès réalisés dans l’intégration de la dimension de genre au sein de la CITES et le lancement d’un Réseau CITES mondial de la jeunesse.
Lieu et diffusion en streaming
La 77e session se tiendra au Centre international de conférences de Genève (CICG) et sera diffusée en direct sur la chaîne YouTube de la CITES..
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Note aux rédacteurs en chef :
Le Secrétariat de la CITES peut fournir les coordonnées des spécialistes avec lesquels il sera possible de discuter de l’une ou l’autre des questions ci-dessus après la session. Pour de plus amples renseignements et pour organiser des entretiens, veuillez contacter M. Salehin Khan au +41 79471 66 48 ou [email protected].
Pour l’accréditation des médias, veuillez suivre ce lien et postuler dès que possible.
À propos de la CITES
Avec ses 184 Parties, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) reste l’un des outils les plus puissants au monde pour la conservation des espèces sauvages par le biais de la réglementation du commerce. Des milliers d’espèces font l’objet d’un commerce international et sont utilisées quotidiennement par les populations pour la nourriture, les soins de santé, le logement, les souvenirs pour touristes, les cosmétiques ou la mode.
La CITES réglemente le commerce international de plus de 40 000 espèces de plantes et d’animaux, y compris leurs parties et produits, afin d’assurer leur survie à l’état sauvage, ce qui est bénéfique tant pour les moyens d’existence des populations locales que pour l’environnement. Le système de permis CITES vise à garantir que le commerce international des espèces inscrites est durable, légal et traçable.
La CITES a été signée à Washington D.C. le 3 mars 1973 et est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Pour en savoir plus sur la CITES, consultez le site www.cites.org/fra ou consultez les sites :