Bonn / Genève, 30 juin 2023 – À l’issue de la réunion qu’ils ont tenue en Ouganda du 1er au 4 mai, les États africains de l’aire de répartition du lion (Panthera leo), du léopard (Acinonyx jubatus), du guépard (Panthera pardus) et du lycaon (Lycaon pictus) se sont accordés sur une série de grandes priorités visant à assurer de toute urgence la conservation et la gestion durable de ces quatre espèces de carnivores. La réunion avait été organisée conjointement par les Secrétariats de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) dans le cadre de l’Initiative conjointe CMS-CITES pour les carnivores d’Afrique (ICA).
Il ressort de la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées que les populations de ces quatre espèces sont sur le déclin : elles sont en effet de plus en plus menacées par la dégradation et la fragmentation de leur habitat, la reconversion des terres, le commerce illégal ainsi que les abattages illégaux ou accidentels.
Lors de la deuxième réunion qu’ils ont tenue jusqu’ici au titre de l’ICA, les États de l’aire de répartition d’une ou plusieurs de ces quatre espèces sont convenus des priorités suivantes en matière de conservation :
- Renforcer les stratégies et mesures visant à améliorer la coexistence entre les humains et les carnivores.
- Favoriser l’instauration de partenariats entre les États de l’aire de répartition qui adhèrent à l’ICA et au sein de la communauté mondiale de la conservation.
- Améliorer les informations et outils dont disposent les États de l’aire de répartition (en améliorant les processus de gestion des données concernant la base de données sur les lions d’Afrique ; en élaborant des guides des ressources pour le commerce des lions, léopards et lycaons sur la base du Guide des ressources pour le commerce des guépards ; et en donnant aux États de l’aire de répartition des avis sur l’élaboration de plans de gestion des maladies infectieuses pour les populations des espèces concernées par l’ICA).
- Assurer le financement de la mise en œuvre du programme de travail pour l’ICA.
Priorités pour chacune des espèces concernées :
- Lions – Mettre à jour les Directives pour la conservation du lion en Afrique en consultation et en collaboration avec les représentants des États de l’aire de répartition et les Secrétariats de la CITES et de la CMS ; mettre en œuvre le Plan d’action stratégique 2023-2027 spatialement explicite pour le rétablissement du lion du nord en Afrique (document bilingue) ; et définir, conformément à la CITES, des orientations pour l’avis de commerce non préjudiciable (ACNP) concernant les lions.
- Léopards – Actualiser et finaliser la Directives pour la conservation du léopard en Afrique ; et mettre au point des stratégies régionales de conservation visant à lutter, entre autres, contre les conflits entre l’homme et la faune sauvage et contre la fragmentation de l’habitat.
- Guépards – Renforcer le financement durable de la conservation et améliorer l’échange d’informations au sujet des guépards d’Afrique du Nord-est.
Le programme de travail pour l’ICA – qui favorise les synergies entre les activités de conservation et les activités de gestion des espèces – est aligné sur les résolutions et décisions découlant des Conférences des Parties de la CITES et de la CMS.
De par leur objectif conjoint de conservation des espèces visées par l’ICA, les deux accords environnementaux multilatéraux (AEM) suivent des approches uniques et complémentaires pour relever les enjeux de la conservation de la faune sauvage. La CMS privilégie la conservation des animaux migrateurs ainsi que la préservation et la restauration des zones qu’ils utilisent pendant leur cycle de vie ; la CITES, quant à elle, réglemente le commerce international de ces espèces dans un souci de durabilité, de légalité et de traçabilité.
Dans son discours liminaire, la secrétaire exécutive de la CMS, Mme Amy Fraenkel a déclaré : « L’Initiative conjointe CITES-CMS pour les carnivores d’Afrique est un excellent exemple de la façon dont les deux seules conventions mondiales axées sur les espèces peuvent coopérer afin de se compléter mutuellement et d’enrichir les travaux l’une de l’autre ».
La Secrétaire générale de la CITES, Mme Ivonne Higuero, a quant à elle déclaré : « Il est encourageant de voir les États de l’aire de répartition, d’autres Parties et divers partenaires agir à l’unisson, collaborer et coopérer. Il est essentiel de collaborer pour atteindre non seulement les objectifs de l’ICA mais aussi les cibles du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal, et plus précisément les cibles 4, 5 et 9, qui visent à assurer la bonne coexistence des humains et de la faune sauvage ainsi qu’à garantir une gestion et une utilisation durables des espèces sauvages de façon à procurer des avantages sociaux, économiques et environnementaux aux populations, en particulier aux populations vulnérables et à celles qui dépendent le plus de la biodiversité. Les moyens approuvés à cette réunion aux fins de la mise en œuvre des priorités de l’ICA exigent de réfléchir à des financements durables et innovants et de tirer parti de tout un éventail de sources, en ce compris le secteur privé ».
Dans le domaine de la lutte contre le commerce illégal des grands félins, les conclusions de la réunion de l’Équipe spéciale CITES sur les grands félins, tenue à Entebbe du 24 au 28 avril 2023, contribueront en outre à atteindre l’objectif 7 de l’ICA, à savoir réduire au minimum l’abattage illégal ou accidentel des espèces concernées par l’ACI.
Pour mettre en œuvre l’ICA, les États de l’aire de répartition bénéficient du soutien de la CITES et de la CMS ainsi que d’une collaboration avec des experts du Groupe de spécialistes des félins et du Groupe de spécialistes des canidés de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Tenue en République d’Ouganda, la deuxième réunion des États de l’aire de répartition adhérant à l’ICA était organisée par les Secrétariats de la CITES et de la CMS grâce au soutien généreux de l’Union européenne, de la Suisse, du Gouvernement fédéral de Belgique et du Gouvernement de la Flandre.
Notes aux rédacteurs :
Cet article a été publié sous la forme d'un communiqué de presse conjoint avec la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS).
Photos:
- Guépard © Jim Zuckerman ; Lycaon © John Birch ; Léopard et Lion © Jacques-André Dupont
- Honorable colonel Tom Butime, Ministre ougandais du tourisme, de la faune et des antiquités
Les médias sont priés d’adresser leurs questions à [email protected] ou [email protected]
Pour en savoir plus sur les réunions concernant l’Initiative conjointe CITES-CMS pour les carnivores d’Afrique :
- Deuxième réunion des États de l’aire de répartition (ICA2)
- Première réunion des États de l’aire de répartition (ICA1)
À propos de la CITES – La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction
La CITES est un accord multilatéral ayant force contraignante auquel adhèrent 184 Parties. Son objectif est de réglementer le commerce international de plus de 40 900 espèces de flore et de faune sauvages ainsi que de leurs parties et produits. Elle a pour objet de garantir que ce commerce soit légal, durable et traçable.
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À propos de la CMS – La Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage
En tant que traité environnemental des Nations Unies, la CMS offre une plateforme globale pour la conservation et l’utilisation durable des animaux migrateurs et de leurs habitats. La CMS réunit les États traversés par les animaux migrateurs, ou États de l’aire de répartition, et établit les bases juridiques sur lesquelles s’appuient les mesures de conservation coordonnées internationalement pour une espèce migratrice.
Pour aller plus loin :
Initiative pour les carnivores d'Afrique | CMS
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