Allocution du Président du Comité permanent de la CITES
Monsieur le Directeur général, Monsieur le Secrétaire général, Excellences, Distingués délégués, Mesdames et Messieurs,
Au nom du Comité permanent, j'ai le grand honneur de vous accueillir à la 12e session de la Conférence des Parties. Il est de bon aloi que l'attention de la Convention se tourne à nouveau vers cette vaste et merveilleuse région du monde. Voilà près de 20 ans que l'Argentine voisine a accueilli la 5e session de la Conférence des Parties. Beaucoup de choses ont changé depuis, mais beaucoup sont restées les mêmes. Il est approprié que le programme de travail des deux prochaines semaines porte sur les grands problèmes de conservation de cette région, qui sont le reflet des questions mondiales dont cette Convention est saisie.
Ces problèmes sont mondiaux par leur impact, mais aussi par leur complexité. Ce que nous déciderons ici à Santiago aura une incidence profonde sur la conservation partout dans le monde. Nous entendrons beaucoup parler du commerce de bois tropicaux et d'espèces marines. Mais ce ne sont que deux des 124 questions à l'ordre du jour. Un bon quart d'entre elles, grandes et petites, mais non moins importantes, concerne et touche directement cette région.
Comme en témoignent les préparatifs, nos hôtes chiliens ont fait un travail exceptionnel en créant d'excellentes conditions pour cette 12e session. Ils méritent nos remerciements et notre profonde gratitude pour avoir accepté la tâche écrasante qui consiste aujourd'hui à accueillir de telles réunions. Il est de notre devoir de tirer parti de ces conditions exceptionnelles et de faire ensemble tout notre possible pour faire avancer les travaux de cette grande Convention.
La Convention a été signée en 1973 et elle est entrée en vigueur en 1975, après la 10e ratification. Pendant ces 25 ans, beaucoup de choses ont changé dans cette région et partout dans le monde. Confrontée à cette situation, la CITES a prouvé qu'elle était souple et capable de relever les tout nouveaux défis de l'environnement mondial. Elle a évolué et elle est devenue un instrument essentiel pour l'utilisation durable et la participation communautaire à la conservation des plantes et des animaux, et elle poursuit inexorablement son chemin. Pendant cette réunion, la 160e Partie ratifiera la Convention.
Malgré les nouveaux défis que pose et continuera de poser la conservation, et malgré les adaptations astucieuses qu'a exigées la mise en oeuvre de la Convention, ses principes de base restent aussi vitaux et prophétiques qu'ils l'étaient il y a un quart de siècle. Durant les deux semaines à venir, lorsque nous serons entraînés dans un tourbillon d'activités portant sur des questions complexes et parfois fastidieuses mais essentielles, prenons le temps de nous rappeler la nature profonde de cette Convention et ses principes les plus fondamentaux.
Distingués délégués, Mesdames et Messieurs, la CITES a fait l'objet de nombreuses analyses et interprétations. Son importance et son opportunité font l'objet de questions et de débats. Des critiques sont émises quant à son efficacité et des questions posées quant au rôle qui devrait lui incomber dans la conservation des ressources mondiales. Dans la société civile, il est juste est approprié de tenir un tel discours, qui se poursuivra durant cette réunion. Toutefois, n'oublions pas l'énoncé simple et élégant du préambule de la Convention, qui constitue le fondement de l'un des instruments les plus importants pour la conservation des ressources de notre planète aujourd'hui.
"Les Etats contractants
Reconnaissant que la faune et la flore sauvages constituent de par leur beauté et leur variété un élément irremplaçable des systèmes naturels, qui doit être protégé par les générations présentes et futures;Conscients de la valeur toujours croissante, du point de vue esthétique, scientifique, culturel, récréatif et économique, de la faune et de la flore sauvages;
Reconnaissant que les peuples et les Etats sont et devraient être les meilleurs protecteurs de leur faune et de leur flore sauvages;
Reconnaissant en outre que la coopération internationale est essentielle à la protection de certaines espèces de la faune et de la flore sauvages contre une surexploitation par suite du commerce international;
Convaincus que des mesures doivent être prises d'urgence à cet effet;
Sont convenus..."
Nous sommes aujourd'hui 160 Parties à avoir adopté ces principes de base. Qu'ils nous unissent et nous aident à aller de l'avant.
Pour moi, le naturaliste et essayiste Henry David Thoreau a su exprimer l'essence même de la cause qui nous réunit aujourd'hui lorsqu'il a écrit, il y a plus d'un siècle "Dans la nature sauvage réside la préservation du monde". Au nom du Comité permanent, je vous souhaite plein succès dans vos délibérations.