Les Parties à la CITES du Pacifique participent à une formation sur la manière d’appliquer la Convention par le biais des cadres juridiques sur la pêche
Les eaux des pays insulaires du Pacifique abritent de nombreuses espèces aquatiques, inscrites aux Annexes de la CITES, qui offrent des moyens d’existence et des opportunités économiques aux communautés de plus d’une douzaine de Parties à la Convention. L’utilisation durable de ces espèces et la réglementation de leur commerce sont d’une importance capitale pour assurer leur conservation.
Le Secrétariat CITES et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), par l’entremise du Service droit et développement (LEGN) de son Bureau juridique, ont organisé un atelier de formation sous-régional de trois jours, qui s’est tenu en ligne du 15 au 17 novembre 2021, afin d’aider les autorités nationales de certains pays insulaires du Pacifique à respecter leurs engagements vis-à-vis de la Convention. Le Bureau sous-régional de la FAO pour les îles du Pacifique (FAO SAP) et les bureaux de la FAO des pays concernés ont également collaboré à son organisation. L’atelier visait à former les représentants des administrations nationales des pêches, des autorités scientifiques et des organes de gestion CITES, ainsi que d’autres institutions pertinentes, sur la manière de renforcer la coopération entre les autorités chargées de la pêche et les autorités de la CITES afin d’assurer une mise en œuvre efficace de la Convention dans le secteur de la pêche.
Près de 45 participants des Fidji, des Palaos, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, des Samoa, des Îles Salomon, du Tonga et du Vanuatu ont pris part à la formation. Des représentants de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, des États-Unis et de quatre organisations régionales (l’Agence des pêches du Forum des îles du Pacifique [FFA], le Secrétariat de la Communauté du Pacifique [SPC], le Secrétariat du Programme régional océanien de l’environnement [SPREP] et la Commission des pêches du Pacifique occidental et central [WCPFC]), ainsi que des experts en pêche d’organisations de la société civile ont également participé à l’atelier. La Division des pêches et de l’aquaculture de la FAO a partagé des informations indispensables et apporté un éclairage essentiel aux participants à l’atelier, notamment sur la pertinence de l’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du port (PSMA), du Programme de documentation des prises (directives PDP) et des directives techniques d’associations de la FAO pour la CITES.
Les participants ont bénéficié :
- d’une vue d’ensemble des principes clés et des dispositions de la CITES, ainsi que de leur application dans le secteur de la pêche ;
- de clarifications sur les espèces aquatiques exploitées commercialement et inscrites à l’Annexe II de la CITES, sur les possibilités de collaboration entre la CITES et les autorités chargées de la pêche, et sur les corrélations entre la CITES et la gestion de la pêche ;
- d’une introduction sur l’utilisation de l’ouvrage Étude et guide juridiquepublié par la FAO et la CITES ;
- d’une explication sur la pertinence du PSMA et du PDP de la FAO ; et
- d’un partage de connaissances sur les expériences pratiques de mise en œuvre de la CITES aux échelles nationales et régionales.
Malgré les difficultés liées à la nature virtuelle de l’atelier, les participants ont pu interagir et collaborer, au sein d’équipes nationales, à la réalisation de deux ensembles d’exercices. Le premier ensemble, un exercice pratique, consistait à répondre à un court questionnaire basé sur l’ouvrage Étude et guide juridiquede la FAO-CITES et à identifier les éléments clés de la CITES présents dans la législation sur la pêche, et vice versa, en se basant sur le guide. Le deuxième était un exercice de brainstorming sur les manières d’améliorer la mise en œuvre de la CITES par le biais des cadres juridiques nationaux sur la pêche.
M. Simon Kumi, agent supérieur du service extérieur du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international de Papouasie-Nouvelle-Guinée, a exprimé sa reconnaissance vis-à-vis de cette formation : « L’une des mesures concrètes que la Papouasie-Nouvelle-Guinée prendra après l’atelier sera de veiller à ce que toutes les agences concernées, y compris l’Autorité nationale des pêches de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Autorité de conservation et de protection de l’environnement, et d’autres organismes chargés des affaires étrangères, maritimes, douanières et policières, se réunissent régulièrement pour découvrir la CITES et son impact. » Les représentants des autres pays insulaires du Pacifique ont pris des engagements de même nature.
Lors de la clôture de l’atelier, Juan Carlos Vasquez, responsable de la division des affaires juridiques du Secrétariat CITES, a salué dans son discours l’atelier comme «une étape importante dans la coopération entre la CITES et la FAO» et «un modèle à reproduire dans d’autres régions». Blaise Kuemlangan, directeur du LEGN, a manifesté son accord et remercié les participants, faisant remarquer que «la région du Pacifique, qui a toujours été connue pour repousser les limites et être en première ligne pour assurer une gestion responsable des pêches, montre à nouveau la voie en matière de mise en œuvre de la CITES dans le secteur de la pêche et de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.»